Alain Miville-Deschênes, Artisan coutelier  
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La fabrication d'un couteau  
La fabrication d'un couteauLes matériauxAnatomie du couteauLexique
 



Voici quelques-unes des principales étapes de la fabrication de mes couteaux. Évidemment, le processus comporte beaucoup plus d'étapes et de manipulations, mais malgré tout, ceci devrait vous donner une bonne idée du processus de fabrication ainsi que de la quantité de travail nécessaire pour fabriquer un couteau. À noter que d'autres images s'ajouteront quand le temps le permettra... Vous pouvez consultez le lexique pour connaîtres la signification de certains termes.

Le dessin
Tout débute avec la conception du couteau. En général, je dessine à main levée différents modèles de couteaux jusqu'à l'obtention d'une forme plaisante à l'oeil et répondant à la fonction prévue du couteau (chasse, cuisine, tout usage, artistique, etc.)

Une fois l'allure générale définie, je redessine le couteau à l'aide de l'ordinateur ce qui me permet de corriger et d'affiner le design, mais aussi d'essayer diverses modifications jusqu'à l'obtention du modèle final. Parfois un prototype en bois ou en plexiglas est créé pour visualiser le couteau et le manipuler avant de le fabriquer.

Dessin à l'ordinateur
Ajustement ordinateur
L'ordinateur offre la possibilité de changer et de modifier rapidement le design du couteau. Je peux alors essayer plusieurs versions du couteau en changeant des petits détails jusqu'à ce que je trouve le design idéal.
Le dessin final est tracé sur une plaque d'acier. Le type d'acier est très important dans la réalisation d'un couteau, car c'est le choix de l'acier qui permettra d'avoir un couteau qui coupe bien, qui est résistant, et surtout qui conserve longtemps son tranchant.
Acier
Découpage de l'acier
La plaque d'acier est découpée et sablée avec divers outils (scies à ruban à métal, limes, meules et divers abrasifs) jusqu'à l'obtention du profil désiré.
La plaque d'acier est ensuite rectifiée et sablée pour enlever la couche grossière qui la recouvre à l'origine et les contours sont ajustés et finalisés.
Sablage
Lignes guides
Des lignes guides sont ensuites tracées sur chaque côté de la lame pour réaliser l'émouture. Des lignes guides sont aussi tracées sur la partie qui deviendra le tranchant pour aider lors de la réalisation de l'émouture.

L'émouture (la partie tranchante) est réalisée à la main sur une ponceuse à bande. C'est une étape critique ! En effet, cette étape est délicate et demande une grande dextérité manuelle pour obtenir un tranchant efficace et une émouture symétrique des deux côtés.

Émouture
Émouture


Des bandes abrasives de différents grains (de 50 à 1000 ou plus, selon les cas) sont utilisées pour obtenir un fini lisse et sans égratignure. Les contours du couteau et les différentes parties de la lame sont aussi sablés.

Des trous sont percés (sur la partie qui deviendra le manche) pour améliorer la répartition du poids mais aussi pour améliorer l'adhésion de l'adhésif (colle époxy). D'autres trous sont percés pour les rivets. Chacun des trous doit être chanfreiné pour diminuer le stress de l'acier lors de la trempe.
Perçage

Sablage
La lame est ensuite sablée à la main avec des abrasifs fins pour enlever toutes les égratignures qui pourraient subsister.

Dans l'état actuel, la lame n'est pas assez dure pour conserver son tranchant; il faut donc la durcir à l'aide d'une opération appelée traitement thermique. Ce procédé est réalisé en deux étapes : la première consiste à chauffer la lame à une certaine température (variant entre 1500 à 2000 degrés F, selon les aciers) et à la refroidir rapidement (en la trempant dans l'huile, dans l'eau ou à l'air, selon les aciers).

La deuxième partie du traitement thermique est appelé "le revenu" et consiste à rechauffer l'acier à une certaine température (plus basse que pour la trempe, variant selon la dureté voulue) pendant un certain temps pour obtenir exactement la dureté désirée. Après la trempe, l'acier est très dur, mais aussi très cassant. Le revenu permet de donner plus de souplesse à l'acier tout en déterminant la dureté finale de la lame (mesurée en degrés Rockwell). En plus du traitement thermique, il est aussi possible de soumettre les lames à un traitement cryogénique (généralement de l'azote liquide) qui augmentera encore plus la dureté.


Sablage

Après le traitement thermique, la lame est recouverte d'une couche d'oxydation qui doit être enlevée. C'est à ce moment que commencent le sablage et le polissage final. La lame est sablée à la main avec des abrasifs de plus en plus fins (parfois jusqu'à 1000 ou 2000). Le fini satiné est réalisé à la main à cette étape.

Pour obtenir un fini miroir, la lame doit être sablée avec des abrasifs très fins et ensuite polie à l'aide d'une meule de coton et des pâtes abrasives. Dans le cas d'une finition "satinée" il faut sabler la lame avec des abrasifs très fins et ce dans un seul sens (dans le sens de la longueur).
Polissage
Limage garde

Pour fabriquer la garde, des petits trous sont percés et sont reliés par une petite lime. C'est une opération très délicate et qui demande beaucoup de travail pour obtenir un trou parfaitement rectangulaire dans lequel la lame doit s'insérer parfaitement.

Lorsque la finition de la lame est terminée, on peut ajouter la garde ou les mitres au couteau. Ces morceaux sont réalisés et façonnés séparément à partir de barre d'acier (ou de différents métaux). Dans le cas des mitres, elles sont rivetées sur le couteau.
Rivetage
Soudure de la garde

Dans le cas d'une garde, elle peut être rivetée ou soudée. La soudure de la garde est une opération délicate car la chaleur peut affecter le traitement thermique de la lame. La lame est donc plongée dans l'eau pendant l'opération pour éviter de l'endommager.

Une fois la garde soudée, il faut enlever l'excédent de soudure et nettoyer la lame et la garde pour finir avec un polissage de la garde.
Nettoyage de la garde

Il est maintenant temps de signer mon oeuvre. Pour ce faire, un procédé électro-chimique est utilisé pour graver mon nom et mon logo dans l'acier à l'aide d'un courant électrique et d'un électrolyte.

Collage manche
Dans le cas d'un montage à plate semelle, des plaquettes de bois (ou autres matériaux) sont découpées et façonnées pour ensuite être fixées sur le couteau. L'assemblage des plaquettes, des mitres et du manche doit être très précis et bien ajusté. Les plaquettes sont fixées à l'aide d'adhésif (généralement de la colle époxy 2 tonnes) et renforcées par des rivets, des boulons ou des vis.

Dans le cas d'un montage sur soie, le manche peut être un seul bloc avec un troue pour la soie ou bien un bloc fendu en deux où un emplacement pour la soie a été sculpté dans chacune des parties. Le tout est ensuite soigneusement assemblé et collé ensemble.
Montage sur soie

Une fois la colle séchée, l'excédent des plaquettes et des rivets est supprimé et le manche est façonné avec divers outils et abrasifs jusqu'à l'obtention de la forme désirée. Tout comme la lame, le manche est sablé et poli pour obtenir la finition voulue. Selon les matériaux utilisés, divers produits peuvent être utilisés pour sceller et finir le manche (huiles d'abrasin, huile danoise, , huile de lin, cires de canauba, cyano-acrylate, etc.)

Fabrication de l'étuis
C'est presque terminé ! Il reste l'inspection finale, les inévitables retouches et les derniers ajustements pour terminer avec la fabrication de l'étui (en cuir, Kydex ou Concealex) ainsi que l'aiguisage final de la lame.

Le couteau est maintenant terminé et je peux maintenant le photographier.

Dernière étape, et non la moindre, il reste à l,ajouter à la Galerie et à le vendre...


© 2008 Alain Miville-Deschênes, tous droits réservés.


 

 

L'atelier
La fabrication d'un couteau
Ce qui est intéressant dans la fabrication des couteaux c'est qu'elle nous permet de toucher à une foule de domaines différents tels que :

  • Le travail du métal (perçage, découpage, fraisage, taraudage, etc.)

  • Le travail du bois et d'une foule de matériaux

  • La sculpture et la gravure

  • La soudure

  • Le travail du cuir et des matières plastiques thermo-formables (pour la réalisation des étuis)

  • L'aspect artistique (concevoir des couteaux visuellement intéressants)

  • La métallurgie (traitement thermique, composition et comportement des métaux)

  • Le marketing et la vente
Consultez les images ci-contre pour voir quelques-unes des étapes de la réalisation de mes couteaux. (Cliquez sur la petite image pour voir l'image en plus gros)