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Voici quelques-unes des principales étapes de la fabrication
de mes couteaux. Évidemment, le processus comporte beaucoup
plus d'étapes et de manipulations, mais malgré tout,
ceci devrait vous donner une bonne idée du processus de
fabrication ainsi que de la quantité de travail nécessaire
pour fabriquer un couteau. À noter que d'autres images
s'ajouteront quand le temps le permettra... Vous pouvez consultez
le lexique pour connaîtres
la signification de certains termes.
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Tout débute avec la conception
du couteau. En général, je dessine à
main levée différents modèles de couteaux
jusqu'à l'obtention d'une forme plaisante à
l'oeil et répondant à la fonction prévue
du couteau (chasse, cuisine, tout usage, artistique, etc.)
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Une fois
l'allure générale définie, je redessine
le couteau à l'aide de l'ordinateur ce qui me permet
de corriger et d'affiner le design, mais aussi d'essayer
diverses modifications jusqu'à l'obtention du modèle
final. Parfois un prototype en bois ou en plexiglas est
créé pour visualiser le couteau et le manipuler
avant de le fabriquer.
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L'ordinateur
offre la possibilité de changer et de modifier rapidement
le design du couteau. Je peux alors essayer plusieurs versions
du couteau en changeant des petits détails jusqu'à
ce que je trouve le design idéal. |
Le
dessin final est tracé sur une plaque d'acier. Le
type d'acier est très important dans la réalisation
d'un couteau, car c'est le choix de l'acier qui permettra
d'avoir un couteau qui coupe bien, qui est résistant,
et surtout qui conserve longtemps son tranchant.
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La plaque d'acier est découpée et sablée
avec divers outils (scies à ruban à métal,
limes, meules et divers abrasifs) jusqu'à l'obtention
du profil désiré. |
La
plaque d'acier est ensuite rectifiée et sablée
pour enlever la couche grossière qui la recouvre
à l'origine et les contours sont ajustés et
finalisés. |
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Des lignes guides sont ensuites tracées sur chaque
côté de la lame pour réaliser l'émouture.
Des lignes guides sont aussi tracées sur la partie
qui deviendra le tranchant pour aider lors de la réalisation
de l'émouture. |
L'émouture
(la partie tranchante) est réalisée à
la main sur une ponceuse à bande. C'est une étape
critique ! En effet, cette étape est délicate
et demande une grande dextérité manuelle pour
obtenir un tranchant efficace et une émouture symétrique
des deux côtés.
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Des bandes abrasives de différents grains (de 50
à 1000 ou plus, selon les cas) sont utilisées
pour obtenir un fini lisse et sans égratignure.
Les contours du couteau et les différentes parties
de la lame sont aussi sablés.
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Des
trous sont percés (sur la partie qui deviendra le
manche) pour améliorer la répartition du poids
mais aussi pour améliorer l'adhésion de l'adhésif
(colle époxy). D'autres trous sont percés
pour les rivets. Chacun des trous doit être chanfreiné
pour diminuer le stress de l'acier lors de la trempe. |
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La lame est ensuite sablée à la main avec
des abrasifs fins pour enlever toutes les égratignures
qui pourraient subsister. |
Dans l'état actuel, la lame
n'est pas assez dure pour conserver son tranchant; il faut donc
la durcir à l'aide d'une opération appelée
traitement thermique. Ce procédé est réalisé
en deux étapes : la première consiste à chauffer
la lame à une certaine température (variant entre
1500 à 2000 degrés F, selon les aciers) et à
la refroidir rapidement (en la trempant dans l'huile, dans l'eau
ou à l'air, selon les aciers).
La deuxième partie du traitement thermique est appelé
"le revenu" et consiste à rechauffer l'acier
à une certaine température (plus basse que pour
la trempe, variant selon la dureté voulue) pendant un certain
temps pour obtenir exactement la dureté désirée.
Après la trempe, l'acier est très dur, mais aussi
très cassant. Le revenu permet de donner plus de souplesse
à l'acier tout en déterminant la dureté finale
de la lame (mesurée en degrés Rockwell). En plus
du traitement thermique, il est aussi possible de soumettre les
lames à un traitement cryogénique (généralement
de l'azote liquide) qui augmentera encore plus la dureté.
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Après le traitement
thermique, la lame est recouverte d'une couche d'oxydation
qui doit être enlevée.
C'est à ce moment que commencent le sablage et
le polissage final. La lame est sablée à
la main avec des abrasifs de plus en plus fins (parfois
jusqu'à 1000 ou 2000). Le fini satiné est
réalisé à la main à cette
étape.
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Pour obtenir
un fini miroir, la lame doit être sablée avec
des abrasifs très fins et ensuite polie à
l'aide d'une meule de coton et des pâtes abrasives.
Dans le cas d'une finition "satinée" il
faut sabler la lame avec des abrasifs très fins et
ce dans un seul sens (dans le sens de la longueur). |
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Pour fabriquer la garde,
des petits trous sont percés et sont reliés
par une petite lime. C'est une opération très
délicate et qui demande beaucoup de travail pour
obtenir un trou parfaitement rectangulaire dans lequel
la lame doit s'insérer parfaitement.
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Lorsque la
finition de la lame est terminée, on peut ajouter
la garde ou les mitres au couteau. Ces morceaux sont réalisés
et façonnés séparément à
partir de barre d'acier (ou de différents métaux).
Dans le cas des mitres, elles sont rivetées sur le
couteau.
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Dans le cas d'une garde,
elle peut être rivetée ou soudée.
La soudure de la garde est une opération délicate
car la chaleur peut affecter le traitement thermique de
la lame. La lame est donc plongée dans l'eau pendant
l'opération pour éviter de l'endommager.
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Une
fois la garde soudée, il faut enlever l'excédent
de soudure et nettoyer la lame et la garde pour finir avec
un polissage de la garde.
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Il est maintenant temps de signer
mon oeuvre. Pour ce faire, un procédé électro-chimique
est utilisé pour graver mon nom et mon logo dans l'acier
à l'aide d'un courant électrique et d'un électrolyte.
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Dans
le cas d'un montage à plate semelle, des plaquettes
de bois (ou autres matériaux) sont découpées
et façonnées pour ensuite être fixées
sur le couteau. L'assemblage des plaquettes, des mitres
et du manche doit être très précis et
bien ajusté. Les plaquettes sont fixées à
l'aide d'adhésif (généralement de la
colle époxy 2 tonnes) et renforcées par des
rivets, des boulons ou des vis.
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Dans
le cas d'un montage sur soie, le manche peut être
un seul bloc avec un troue pour la soie ou bien un bloc
fendu en deux où un emplacement pour la soie a été
sculpté dans chacune des parties. Le tout est ensuite
soigneusement assemblé et collé ensemble. |
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Une fois la colle
séchée, l'excédent des plaquettes et des
rivets est supprimé et le manche est façonné
avec divers outils et abrasifs jusqu'à l'obtention de la
forme désirée. Tout comme la lame, le manche est
sablé et poli pour obtenir la finition voulue. Selon les
matériaux utilisés, divers produits peuvent être
utilisés pour sceller et finir le manche (huiles d'abrasin,
huile danoise, , huile de lin, cires de canauba, cyano-acrylate,
etc.)
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C'est
presque terminé ! Il reste l'inspection finale, les
inévitables retouches et les derniers ajustements
pour terminer avec la fabrication de l'étui (en cuir,
Kydex ou Concealex) ainsi que l'aiguisage final de la lame.
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Le couteau est maintenant
terminé et je peux maintenant le photographier.
Dernière
étape, et non la moindre, il reste à l,ajouter à
la Galerie et à le vendre...
© 2008 Alain Miville-Deschênes, tous droits réservés. |
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Ce
qui est intéressant dans la fabrication des couteaux c'est qu'elle
nous permet de toucher à une foule de domaines différents
tels que :
- Le travail du métal (perçage,
découpage, fraisage, taraudage, etc.)
- Le travail du bois et d'une foule de matériaux
- La sculpture et la gravure
- La soudure
- Le travail du cuir et des matières plastiques
thermo-formables (pour la réalisation des étuis)
- L'aspect artistique (concevoir des couteaux
visuellement intéressants)
- La métallurgie (traitement thermique,
composition et comportement des métaux)
- Le marketing et la vente
Consultez les images ci-contre
pour voir quelques-unes des étapes de la réalisation de
mes couteaux. (Cliquez sur la petite image pour voir l'image en plus
gros)
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